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Histoire de Vieille-Toulouse : le point de vue de l’historien


Les recherches archéologiques conduites sur le site de Vieille-Toulouse sous-tendent les plus récentes études des historiens sur les origines et le passé des lieux.

Au début du 2ème siècle avant Jésus Christ des celtes venant directement de Franconie trouvèrent entre Corbières et Montagne Noire une terre d’accueil sur laquelle ils essaimèrent : ce sont les volques tectosages.

On a récemment dépoussiéré la vieille légende qui les considérait comme les survivants du raid celtique à travers les Balkans aboutissant au pillage de Delphes. Un grand nombre des volques tectosages prolongeant leur marche à l’ouest se fixeront sur les coteaux dominant la Garonne : ainsi est née Tolosa.

La position de Tolosa est stratégique

Sa situation haute garantit la défense du site. C’est un exceptionnel oppidum au sens que les Romains donnèrent à ce nom.

C’est sans doute un lieu privilégié pour les échanges commerciaux qui vont se développer. L’accès à la méditerranée par un chemin sur les hauteurs est facile ; l’ouverture sur les plaines (Ariège et Aquitaine) est possible grâce aux gués sur la Garonne.

Tolosa devient donc la capitale d’un vaste territoire « clef de voûte de l’isthme gaulois entre l’océan et la mer de Narbonne » comme le dit Strabon.

Le commerce s’établit avec les communautés celtes voisines et les peuples étrangers tels que les romains et les Ibères. La relation commerciale avec les Romains exista bien avant que Narbonne ne devienne « colonie » romaine. Ils vinrent nombreux installer des bâtiments commerciaux et l’existence d’une garnison militaire sur l’emplacement actuel de Toulouse est possible bien que celle-ci soit plutôt une milice douanière taxant les marchandises acheminées sur Tolosa ou y transitant.

Vers l’an 109 av. J.C un sérieux différend exista entre l’autorité Gauloise et les Romains sur le plan commercial et la valeur des monnaies romaines, grecques et ibériques qui circulaient. La pseudo garnison romaine fut brutalement neutralisée. Rome fera intervenir, afin que cesse le conflit, le Général Caepio qui, avec sa troupe, s’acquitta de la mission, châtia les tolosates et pilla le site en l’an 106. C’est ainsi que fut dérobé le trésor d’or et d’argent, caché dans le « lac sacré » suivant les dires incontestables de l’historien contemporain Posidonios. Ce trésor était très vraisemblablement le résultat d’hommages rendus à leurs divinités par les tolosates et le produit de l’orpaillage des rivières aurifères du Tarn et de l’Ariège . S’y ajoutèrent très certainement des butins de guerre. L’activité de l’oppidum gaulois ne souffrira guère de ces épreuves. En communion d’intérêts, de bonnes relations commerciales se développèrent avec les romains.

Le commerce du blé et surtout des vins allait croissant (la quantité de vestiges d’amphores sur le site de Vieille -Toulouse le prouve). D’autres branches du négoce local se développèrent ainsi qu’une petite « industrie » artisanale touchant l’habitat (habillement, céramiques, outillage, objets d’ornement et de parure). Les volques tectosages, pour mieux rivaliser dans les échanges, créent leur propre monnaie d’argent qui porta très loin, bien au delà de leur territoire, le renom de Tolosa.



La cité prend de l’ampleur

Un habitat relativement dense couvre une trentaine d’hectares sur le plateau dominant la Garonne au lieu dit « la Planho ».

Les bâtiments d’habitation aux murs en torchis sont desservis par une série de voies souvent carrossables. Dans la deuxième moitié du 1er siècle av. J.C des maisons de type italique apparaissent avec l’utilisation de la brique. Deux temples ont été édifiés (il faut abandonner l’appellation de temple d’Apollon donné à l’un d’entre eux). Une zone réservée à la production locale (céramiques et tuiles en particulier) qui se situe à l’emplacement de l’actuelle ferme de Borde-Basse.

On peut estimer la population du site à plus de 5 000 personnes.

L’activité de Tolosa d’après la datation des objets et des monnaies retrouvées cessa brutalement à partir de l’an 8 av. J.C et la capitale des volques tectosages devint une ville morte à la fin du siècle. Certains historiens attribuent ce déclin et cette fin à la destruction, par une forte crue, du gué et du port qui se trouvaient au bas de la colline. On doit penser, plus vraisemblablement, à une décision autoritaire de l’empereur Auguste qui décida d’un transfert vers l’emplacement actuel de Toulouse où se trouvaient déjà les romains au bout de la grande voie venant de Narbonne dont la réalisation s’achevait.

Histoire de Vieille-Toulouse : le point de vue de l’archéologue


La commune de Vieille-Toulouse peut s’enorgueillir de posséder sur son territoire les vestiges d’une des agglomérations gauloises les plus importantes du sud de la France. Le site est connu localement depuis fort longtemps. On raconte qu’à l’époque moderne des charretées d’amphore, ramenées à la surface par les labours, servaient à réparer les chemins des environs et ce jusqu’à Toulouse.

Mais il faut attendre la fin du XIXe s. pour voir se développer les premières recherches archéologiques. Ainsi, Léon Joulin pratique quelques tranchées au lieudit La Planho. Après une éclipse d’un demi-siècle, les fouilles ne reprennent qu’à la fin des années 1950, au moment où le golf est aménagé. Une dizaine de puits sont étudiés par Georges Fouet (C.N.R.S.) et son équipe. Michel Vidal lui succède à partir de la fin des années 1960. Il explore plusieurs secteurs du plateau de La Planho et intervient régulièrement pour sauver des vestiges menacés par le développement d’un lotissement. A partir des années 2000, plusieurs interventions ont été menées à bien dans le cadre de l’archéologie préventive. Des opérations de sondages, destinées à évaluer l’intérêt archéologique de parcelles à lotir, et deux fouilles ont ainsi été réalisées par l’Institut National de Recherche Archéologique Préventive à Borde-Basse et au chemin de La Planho.

L’établissement gaulois de Vieille-Toulouse s’étend à l’extrémité d’un vaste promontoire grossièrement triangulaire, appartenant aux coteaux de Pech-David. Du côté du plateau, le site était probablement limité par des aménagements défensifs qui malheureusement restent difficiles à identifier. Un fossé ou un talus naturel artificiellement avivé pouvaient isoler le site du sud du plateau. Une motte occupe aujourd’hui une extrémité de ce dispositif et devait protéger un des principaux accès au site. L’agglomération s’est développée sur une surface aujourd’hui estimée entre 90 et 100 ha, ce qui en fait la plus vaste du sud de la Gaule.

Les fouilles menées depuis les années 1950 permettent d’approcher la topographie et la chronologie d’occupation du site. Ce dernier est formé de deux plateaux séparés par un talus, au moins en partie artificiel, dont le tracé est repris par l’actuel chemin de l’oppidum. Les zones situées à l’est, autour de la ferme actuelle de BordeBasse, ont semble-t-il été dédiées à des activités de production : agriculture (fossés de parcellaire), artisanat de la céramique et tuilerie (fours de potiers). Le cœur de l’agglomération se situe sur le plateau supérieur dominant la Garonne, au lieu-dit « La Planho ». Les fouilles ont révélé dans ce secteur des vestiges appartenant à un habitat concentré sur une surface d’au moins 30 ha.

Le site fait l’objet d’un aménagement de grande ampleur dès les années 150 avant notre ère, comme en témoigne un réseau de fossés délimitant les espaces occupés. L’agglomération se structure ensuite, dans les années 120/100 avant notre ère, à partir d’une série de voies, pour partie carrossables, sur lesquelles s’alignent les bâtiments. Ces derniers sont construits à partir d’une ossature de poteaux associée à des murs en torchis ou en terre compactée. L’habitat côtoit une zone de sanctuaire, clairement isolée par une série de fossés, située plus au nord. Un édifice carré, délimité par des murs de terre armée de fragments d’amphore, a ainsi été interprété comme un temple. Une fosse aménagée contre une de ses parois a, en effet, révélé les restes d’une statue en grès et une quarantaine de pesons, témoignant sans conteste d’une finalité religieuse.

A partir des années 50 avant notre ère, l’agglomération se dote progressivement d’une « parure de briques ». A côté des constructions traditionnelles en terre et bois, on voit en effet apparaître les premiers édifices de type italique. Ainsi, une domus, demeure urbaine aristocratique, a récemment été dégagée à La Planho. Il s’agit d’un bâtiment quadrangulaire, d’une vingtaine de mètres de côté, à murs de briques et fondations de galets. L’espace intérieur comprend une cour agrémentée d’un bassin, dont le fond est revêtu de mortier, donnant sur une série de pièces « de vie » à travers une galerie intermédiaire. Durant cette période, un nouveau sanctuaire est bâti dans les environs de Borde-Basse. L’édifice présente une cella (espace consacré) carrée entourée d’une galerie, correspondant au modèle classique du fanum.

Les quantités d’amphores et de mobilier archéologique divers trouvés à Vieille-Toulouse depuis le XVIe siècle ont frappé l’imagination de générations de chercheurs et curieux. Mais ceci s’explique facilement par le caractère urbain du site et son rôle économique majeur à l’échelle régionale. Le commerce du vin peut ainsi être considéré comme florissant avec l’importation de plusieurs centaines de milliers d‘amphores sur les deux siècles d’existence de l’agglomération. D’autres produits issus d’Italie ou d’Espagne arrivent également en masse, dont principalement de la vaisselle de luxe. Les très nombreuses monnaies découvertes sur place témoignent de l’intensité des échanges.

La question du statut politique du site de Vieille-Toulouse est encore au centre de polémiques. Toulouse est mentionnée pour la première fois par Strabon, relatant la révolte des Volques Tectosages dans les années 106-105 avant notre ère. L’archéologie a clairement montré que la Toulouse romaine se situait sous la ville actuelle. Cependant, aucun vestige antérieur n’a jusqu’à présent été observé. Mais alors, où situer l’agglomération gauloise signalée par Strabon ? Au regard des vestiges mis au jour à Vieille-Toulouse le doute n’est plus de mise. C’est bien dans cette direction qu’il faut diriger nos regards….

Pour aller plus loin …







  • « Le XIXe siècle » : Monographie d’Ernest Meric, instituteur public à Vieille-Toulouse, rédigée en 1886

Les personnalités qui ont marqué le village :


  • L’Abbé Audibert 1716 - 1795: Ecclésiastique, archéologue, numismate et homme de lettres français

  • Léon Joulin 1838-1928 : Directeur de la Poudrerie de Toulouse, archéologue français